Ce mardi 4 novembre, Zohran Mamdani a été élu pour devenir le maire de la grande pomme, à seulement 34 ans. Il devient donc le plus jeune maire de l’Histoire contemporaine de la Ville, mais aussi le premier musulman à obtenir ce poste. 

Il faut remonter à 1889 pour trouver trace d’un édile plus jeune. Hugh J. Grant avait 31 ans. Ainsi, Zohran Mamdani revêt le renouveau démocrate. Menant une campagne résolument tournée vers la Justice et l’égalité, son programme comporte notamment le gel des loyers, la gratuité des transports publics et des crèches, la construction de 200 000 foyers à loyers modérés, et un salaire minimum de 30$ de l’heure d’ici 2030. Ainsi qu’un alourdissement des impôts pour les plus riches. Il aimerait également attirer 1 000 nouveaux enseignants chaque année dans les écoles publiques.

Il a aussi dénoncé la politique de Benjamin Netanyahou à Gaza. Zohran Mamdani a toujours parlé de « guerre contre les Palestiniens », appelant au cessez-le-feu immédiat, se déclarant favorable à la suspension de l’aide militaire américaine à Israël. D’ailleurs 72% des New-Yorkais soutenaient les manifestations pacifiques en faveur des civils de Gaza. Sa victoire souligne donc l’évolution d’une ville historiquement démocrate vers une approche plus critique de la politique américaine au Moyen-Orient. New York rejoint ainsi le clan des villes progressistes, à l’image de Chicago, Boston, Oakland, Newark et Portland. 

Un énorme contraste avec la réthorique sécuritaire de Washington. Ces bastions progressistes deviennent ainsi des laboratoires d’innovation politiques.

Cette victoire illustre également une défiance à l’égard de l’establishment démocrate, que représentait Andrew Cuomo, battu de près de 10 points. L’ancien gouverneur de l’Etat de New York a également pâti des scandales de corruption ou sexuels qui le frappaient. Et dans une ville où plus de la moitié des foyers parlent une langue autre que l’anglais, la perception d’un parti trop homogène et élitiste renforce l’attrait pour des candidats qui incarnent la diversité et l’inclusion. Elle traduit un changement de paradigme : le pouvoir ne se limite plus à préserver l’ordre établi ou à garantir la croissance économique. Il devient un instrument pour corriger les déséquilibres sociaux, expérimenter des politiques inclusives et projeter un message national. 

Du côte des élus consulaires des Français de New York, Richard Ortolli (Indépendants) rappelle que « la victoire de Mamdani est historique » et qu’il n’est pas Jean-Luc Mélenchon, malgré ce qu’en dit la droite. Annie Michel (gauche) est « heureuse et profondément émue ». Et pour Patrick Pagni, cette victoire « consacre le glissement des Démocrates vers une gauche plus radicale ». Alors que les Français de New York n’ont pas pu voter lors de cette élection. Alors quelle sera la réaction concrète de Donald Trump à la victoire de Zohran Mamdani ? Affaire à suivre…